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Anne Hidalgo et son équipe de croisés anti-automobilistes se frottent les mains et tentent de faire croire que les Parisiens les ont rejoints dans leur haine de la voiture individuelle en se targuant d’un exercice “citoyen”, selon leur sabir. Certains ont même employé le terme de démocratie directe, alors qu’ils en ont détourné le sens et l’idée même.

La mairie de Paris a, certainement, été déçue que son projet n’ait été approuvé que par 54,5 % des exprimés, alors qu’elle avait tout fait pour obtenir un score soviétique :

  • Une information minimale : à l’exception de quelques panneaux dans les rues annonçant “Plus ou moins de SUV à Paris”, il était difficile d’être au courant de la “votation” ;
  • Les panneaux, eux-mêmes, étaient mensongers. La question ne portait pas sur les SUV mais était ainsi libellée : « Pour ou contre la création d’un tarif spécifique pour le stationnement des voitures individuelles lourdes, encombrantes, polluantes ? » Mais pour le savoir, il fallait se rendre dans un bureau de vote. Voilà déjà le premier moyen d’éliminer quasiment tous les non possesseurs de SUV, croyant qu’ils ne seraient pas concernés. La réalité en est loin : le stationnement coûtera plus de 200 € pour, par exemple, un provincial qui vient déjeuner en famille en fin de matinée pour repartir en milieu d’après-midi, non pas s’il vient au volant d’un SUV mais d’une voiture pesant plus de 1 600 kg, c’est-à-dire une bonne partie du parc, comme par exemple une Peugeot 408 hybride ;
  • La meilleure formule pour empêcher de voter est qu’il n’y ait pas de bureaux de vote. Exercice parfaitement réussi puisqu’il y en avait, en tout et pour tout 38 pour 1,37 million d’électeurs inscrits. Autrement dit, lors d’un dimanche électoral classique, les Français devraient s’entasser à plus de 35 000 en moyenne dans chaque bureau ;
  • Cette moyenne était encore plus élevée dans les arrondissements de l’ouest où les familles nombreuses, donc utilisatrices de SUV, sont les plus nombreuses ;
  • Aucune procuration possible et, naturellement, aucune possibilité de vote électronique ;
  • Le plus scandaleux, enfin, est l’absence de tout quorum. Si, dans le cas d’une votation d’initiative populaire, le quorum n’a pas lieu d’être puisqu’il exige un minimum de signatures d’électeurs pour être organisé, il est inacceptable que, comme dans le cas d’espèce, une décision soit prise sans ou contre l’avis de 96,92 % des électeurs inscrits.

En effet, et uniquement grâce à quelques médias nationaux qui ont attiré l’attention à partir du vendredi soir, ce sont 78 121 électeurs qui se sont déplacés, 5,68 % des inscrits et 42 415, soit 3,08 % des inscrits qui ont approuvé cette dernière lubie des khmers verts parisiens. Rappelons au passage que la Ville de Paris emploie 55 000 fonctionnaires municipaux qui, eux, étaient parfaitement au courant de la consultation.

La démocratie directe, c’est exactement tout le contraire. Sans être contraire à l’idée d’un referendum à l’initiative des pouvoirs publics qui, pour être valide, doit soumis à un quorum, le principe de base en est l’origine populaire. C’est avant tout à l’initiative des électeurs qu’on doit consulter le peuple. Tout l’inverse de l’initiative d’Anne Hidalgo qui d’ailleurs, fait déjà l’objet de recours parfaitement justifiés. On lira utilement cet article de Gilles Mentré dans Atlantico :

https://atlantico.fr/article/decryptage/consultation-sur-les-suv-a-paris-comment-abimer-la-democratie-mode-d-emploi-anne-hidalgo-gilles-mentre