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On peut toujours ironiser sur le fait que le premier motif de la dissolution était que Macron ne voulait surtout pas qu’on parlât de son échec retentissant aux Européennes. Les faits sont là : après sa nouvelle défaite retentissante de dimanche dernier, Macron s’évertue à faire parler de combinaisons baroques allant de Philippe Poutou à Laurent Wauquiez pour empêcher une majorité du Rassemblement national. De fait, on ne parle absolument pas du résultat du premier tour des législatives, marqué, entre autres, par une progression de 65 % des voix pour le RN d’une législative à l’autre et par un gain de quatre millions de voix en trois semaines.

Voilà pour la forme ! Quant au fond, les scénarios abracadabrants, propagés par les médias alimentés depuis l’Élysée et Matignon, n’ont qu’un seul but : constituer une majorité négative en empêchant une majorité qui serait le simple résultat du vote des électeurs, après avoir justifié la dissolution de l’Assemblée par son désir de rendre la parole au peuple. Le président de la République est à la manœuvre pour rendre le pays ingouvernable. Il se rend donc, objectivement, coupable de forfaiture, puisqu’aux termes de l’article V de la constitution, c’est lui qui « assure, par son arbitrage, le fonctionnement régulier des pouvoirs publics ainsi que la continuité de l’État ». On en est loin et ce seul comportement justifierait l’application de l’article 68 qui dispose que « Le Président de la République ne peut être destitué qu’en cas de manquement à ses devoirs manifestement incompatible avec l’exercice de son mandat. La destitution est prononcée par le Parlement constitué en Haute Cour ».

On peut toujours supposer que le président de la République s’oppose de façon aussi flagrante et aussi opiniâtre à la volonté du peuple par crainte d’être traduit en Haute Cour pour son mépris des institutions et de ses devoirs depuis sept ans.

Dans ces conditions, quel que soit le résultat final de ces élections législatives, il faudra pour redonner du souffle à la démocratie française, gravement abîmée par sept ans de macronisme, recourir au referendum.

L’alternative devant laquelle se trouve la France est la suivante :

Une majorité absolue se dégage en faveur du Rassemblement national et de ses alliés : dans ce cas, le nouveau Premier ministre et son gouvernement devront être fermes et ne pas céder le moindre pouce de terrain à un président de la République qui n’a qu’une relation distante avec la démocratie. Il faudra, à un moment ou un autre, exiger du président de la République, la convocation d’un referendum sur une question fondamentale pour les Français : immigration, souveraineté nationale, retrait de la Cour européenne des droits de l’homme, les sujets ne manqueront pas. Si le président de la République refuse, le Premier ministre n’aura plus qu’à remettre sa démission, la majorité parlementaire censurant ensuite systématiquement tout nouveau Premier ministre éventuel, pour acculer Macron à la démission.

L’autre terme de l’alternative est l’absence de majorité et un pays ingouvernable. Dans ce cas, le président de la République dispose d’une seule carte pour sortir, conformément à son devoir clairement formulé par l’article V de la constitution de « garantir le fonctionnement régulier des pouvoirs publics ainsi que la continuité de l’État » : le recours à un referendum. Ce sera au peuple de France de trancher le différend, le président de la République devant, dans ce cas, adopter l’attitude prévue par l’esprit de la constitution : mettre sa démission dans la balance.